Faire solidarité dans les politiques alimentaires de Nantes Métropole : tensions entre dynamiques participatives et affirmation d’acteurs publics
Abstract
In order to analyse the ways in which metropolitan food governance is set up and the ways in which actors from civil society take part in it, we propose a focus on the interaction regimes linked to food solidarity policies in a particular framework. Around the Territorial Food Project (Projet Alimentaire Territorial – PAT) of Nantes Métropole, scenes, discourses, working groups and public policy commitments are unfolding that specifically address food solidarity in the metropolitan ecological transition. The stated ambition is to develop, through the participation of a plurality of actors, a public policy whose challenge is to give everyone access to “sustainable” or ecological food. Observation of the workshops dedicated to the fight against food insecurity leads to a paradoxical observation. Although the participatory process plays a role in networking and making a variety of initiatives visible, it struggles to lead to concrete actions that are likely to respond to the challenges of vulnerability. On the other hand, the TAP’s stated ambition seems to be implemented through the classic channels of local public action and in interaction with the existing network of associations, whose projects can sometimes be in contradiction with the metropolitan action.
Pour analyser les modalités de mise en place d’une gouvernance alimentaire métropolitaine et les manières dont les acteurs issus de la société civile y prennent part, nous proposons un focus sur les régimes d’interactions liés aux politiques de solidarité alimentaire dans un cadre particulier. Autour du Projet Alimentaire Territorial (PAT) de Nantes Métropole se déploient des scènes, des discours, des groupes de travail et des engagements de politique publique qui portent spécifiquement sur les solidarités alimentaires dans la transition écologique métropolitaine. L’ambition affichée vise à élaborer, par la participation d’une pluralité d’acteurs, une politique publique dont l’enjeu est de donner à chacun un accès à une alimentation « durable » ou écologique. L’observation des ateliers dédiés à la lutte contre la précarité alimentaire conduit à un constat paradoxal. Si le processus participatif joue un rôle de mise en réseau et de mise en visibilité d’une variété d’initiatives, il peine à déboucher sur des actions concrètes susceptibles de répondre aux enjeux de vulnérabilité. En revanche, l’ambition affichée par le PAT semble s’actualiser à travers les canaux classiques de l’action publique locale et en interaction avec le tissu associatif existant, dont les projets peuvent parfois se situer en contradiction de l’action métropolitaine.