Recommandations pour l’administration d’oxytocine au cours du travail spontané. Chapitre 5 : risques et effets indésirables materno-fœtaux liés à l’administration d’oxytocine au cours du travail spontané
Abstract
Objectif
Décrire les risques et effets indésirables materno-fœtaux liés à l’administration d’oxytocine au cours du travail spontané.
Méthodes
Revue de la littérature entre janvier 1995 et avril 2016 à partir des bases de données Medline et Cochrane Library, ainsi que des recommandations internationales des sociétés savantes.
Résultats
Au total, 35 articles originaux et 8 méta-analyses ont été retenues. L’administration d’oxytocine au cours du travail spontané augmente le risque d’hyperactivité utérine selon un effet dose-dépendant. Celle-ci peut entraîner des anomalies du rythme cardiaque fœtal (RCF) et être associée à une acidose néonatale. En cas d’administration d’oxytocine, il est recommandé d’enregistrer l’activité utérine et de surveiller le RCF (Grade C), et en cas d’anomalie du RCF à risque d’acidose associée à une hyperactivité utérine, il est recommandé d’arrêter la perfusion d’oxytocine (Accord professionnel). D’autre part, l’administration d’oxytocine pendant le travail spontané est associée à un risque augmenté d’hémorragie du post-partum, d’autant plus lorsque la dose utilisée pendant le travail est élevée, si les intervalles d’augmentations sont courts, si la patiente ne bénéficie pas d’administration prophylactique d’oxytocine au moment de la naissance. Les données de la littérature ne permettent pas d’établir de relation de causalité entre l’administration d’oxytocine pendant le travail, la douleur et l’insatisfaction des femmes.
Conclusion
Au vu des risques liés à l’utilisation de l’oxytocine au cours du travail spontané, il est recommandé d’administrer l’oxytocine selon des indications strictes, à dose minimale efficace, en tenant compte de la réponse utérine et du rythme cardiaque fœtal (Grade C).