Quand l’église catholique enseignait l’antimaçonnisme
Abstract
Laboratoire centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC), Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines Comme on le sait, le régime instauré sous l'autorité du maréchal Pétain en juillet 1940 devait désigner immédiatement deux pouvoirs jugés occultes : celui exercé par les Juifs et celui détenu par les francs-maçons. La III e Internationale et le communisme auraient pu être également désignés à la vindicte populaire, mais ses organisations avaient été dissoutes en septembre 1939. Toutefois la propagande destinée à combattre le judéo-bolchevisme sera l'une des armes privilégiées par le régime de Vichy après l'entrée des troupes allemandes en URSS en juin 1941. Pour comprendre le rejet des Juifs de la nation en 1940, les historiens peuvent aisément s'appuyer à la fois sur le caractère ancien de l'antijudaïsme et sur l'antisémitisme qui traverse la France après 1870, et se transforme en lame de fond au moment du scandale de Panama et de l'affaire Dreyfus. Afin d'expliquer a posteriori l'origine de son antisémitisme, Xavier Vallat, Commissaire général aux Questions juives en 1941-1942 et responsable du second statut des Juifs, mettra en avant l'enseignement reçu au Petit séminaire de Vernoux, près de Tournon, dans l'Ardèche, dont il avait été l'élève jusqu'à sa fermeture en 1905. Même s'il s'agit d'un plaidoyer pro domo, donc sujet à caution, l'évocation des « dessins vengeurs » du Pèlerin contre « le petit Père Combes, incarnation de Satan, et contre la judéo-maçonnerie » restitue une part du climat qui régnait dans les écoles catholiques dans les années 1890-1914.
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