The nature-culture divide and its lasting consequences on addressing public health issues
Abstract
Le grand partage, classiquement associé à la modernité, se réfère à cette « opération » de création de deux domaines d’explications des phénomènes observés, étanches l’un à l’autre. D’un côté la nature, réservée aux êtres non-humains et aux choses, de l’autre la culture, domaine réservé aux humains et leurs affaires. Ceci implique le retrait des humains, désormais extérieurs à la nature, sur laquelle ils peuvent exercer leur domination. Bruno Latour [1], dans son essai Nous n’avons Jamais été Modernes, dénonce cette séparation, qu’il qualifie d’inachevée, ne serait-ce que par l’incapacité de telles approches séparées à rendre compte des nombreux objets hybrides qui peuplent notre monde. Cependant, je suivrai Philippe Descola [2] qui, dans son ouvrage Par-Delà Nature et Culture, analyse le long processus qui démarre dans l’Antiquité1 et qui trouve un aboutissement (provisoire) avec la classification des disciplines d’Heinrich Rickert (la plus aboutie pour son époque) en 1899. On y trouve pour la première fois le terme sciences de la culture, se substituant à l’ancienne appellation de sciences de l’esprit, et qui désormais comprenait la sociologie, définie pour la première fois par Emile Durkheim2 quelques années plus tôt.