Coopération inter-organisationnelle dans le domaine de la santé. Le cas des Maisons de Santé Pluri-professionnelles en France
Abstract
Bien que le secteur des soins de premier recours ait joué un rôle central dans la lutte contre l’épidémie du COVID, la crise a montré les limites de ce secteur et plus particulièrement en termes de coopération entre professionnels de santé. Ce constat n’est pas nouveau dans la mesure où l’enjeu a été identifié depuis plusieurs années en France et dans le monde entier. Les expérimentations réalisées à ce jour pour introduire de nouvelles approches de coopération interprofessionnelle montrent des résultats probants sur le plan clinique mais il existe peu de travaux sur les configurations structurelles et organisationnelles qui favorisent la coopération entre les professionnels de santé. Dans cet article, nous nous intéressons spécifiquement à cette problématique à travers le cas des Maisons de Santé Pluri-professionnelles françaises (MSP). Nous analysons le niveau de coopération entre ces structures de soins de premier recours et les autres acteurs de santé et identifions les caractéristiques structurelles et organisationnelles associées. Pour ce faire, nous nous basons sur les données d’une enquête réalisée auprès de l’ensemble des MSP en France par l’Observatoire des recompositions de l’offre de soins de la Direction Générale de l’Offre de Soins (DGOS) ainsi que sur les résultats d’une enquête qualitative complémentaire. Les résultats de notre recherche présentent un bilan des principales caractéristiques structurelles et organisationnelles des MSP en établissant un lien avec le niveau de coopération. Aussi, nous mettons en avant l’existence d’une réelle dynamique d’implantation, en même temps qu’une faible coopération avec les autres acteurs de santé.