Les énoncés génériques, généralement rattachés au narrateur dans le roman psychologique traditionnel, manifestent, dans certaines fictions contemporaines, la propension inverse à être intériorisés par les personnages. La déconstruction de la singularité cède la place à une singularisation de la généralité. Ce renversement s’opère par les modes d’insertion (typo)graphique, narratif et énonciatif de l’énoncé de vérité générale. Le rattachement à la conscience du personnage est au fondement de l’émotion liée au discours de savoir, quelquefois renforcée par une vision dysphorique de la nature humaine. Dans des fictions qui interrogent le rapport à la norme des conduites privées en matière de vie amoureuse, le traitement des énoncés génériques symbolise la difficile articulation de l’individuel et du social, et mettent en débat la valeur de vérité du discours axiomatique.